Un Single chaud de 2015: Sollissime à Copenhague

Voilà, les premières coupes remplies de Sollissime. C’est toujours un grand moment pour nous de présenter un nouveau champagne avec des mots bien choisis et surtout avec beaucoup de bulles.

Voilà, les premières coupes remplies de Sollissime. C’est toujours un grand moment pour nous de présenter un nouveau champagne avec des mots bien choisis et surtout avec beaucoup de bulles.

Bienvenue à la cuvée Sollissime.

Un champagne pur chardonnay de l’année chaude de 2015. Quelle joie d’avoir pu présenté notre nouveau millésime devant une belle audience pasionnée à Copenhague.

Avec Sollissime, le premier trio de champagnes parcellaires de Tange-Gérard est complet : Solliage issue d’une année froide (2013), Solliphere d’une année mixte (2014) et Sollissime d’une année chaude (2015).

2015 est une année très intéressante. C’est la première fois que nous présentons un champagne, qui semble faire partie d’une nouvelle tendance climatique d’années chaudes.

Voici quelques réflexions que nous avons partagé sur ces changements en Champagne. Un sujet qui éveilla l’intêret de notre public à Copenhague.

Champagne - le refroidissement du climat

Il était une fois des vins de la Champagne ni mousseux ni connus sous ce nom de champagne.

Les vignerons de la région d’Aÿ et alentours fabriquaient un vin sans bulles. Ce vin était apprécié à Paris et à l’étranger. De plus, il était facile de le faire voyager comme la Marne à l’époque était navigable.

L’idylle ne s’est pas poursuivi. Les conditions changèrent brutalement.

Un de nos points essentiels : comment les changements climatiques ont joué leur rôle decisif dans la création du champagne et continuent de le faire. Le climat agit sur le vin de même que les conditions dans lesquelles nous travaillons dans les vign…

Un de nos points essentiels : comment les changements climatiques ont joué leur rôle decisif dans la création du champagne et continuent de le faire. Le climat agit sur le vin de même que les conditions dans lesquelles nous travaillons dans les vignes. Les branches au premier plan sont issues de la parcelle d’ou viennent les grappes de Sollissime.


Aujourd’hui, le phénomène est connu comme “le Petit Âge Glaciaire”. Cette période commença autour de 1300 et continua jusqu’au 19ème siècle.

Le climat devint plus frais, les températures baissèrent. En Champagne également.

Déjà, la Champagne était - et l’est encore - la région viticole la plus septentrionale en France. Avant le refroidissement, les températures convenaient à la production du vin rouge mais après, le climat devint limite pour toute production viticole.

À partir des années 1650, les vignerons de la Champagne se heurtèrent à un probleme supplémentaire : après la fermentation, leurs vins devenaient légèrement mousseux.

Cette qualité n’était pas appreciée par la clientèle. Et personne ne comprenait l’origine de ces bulles.


Le nouveau vin fut nommé champagne

Ce n’est que plus tard que le processus fût compris.

Les hivers froids entraînaient des températures fraiches autour et dans les fûts de fermentation. Mais les levures ne peuvent travailler que s’il ne fait ni trop chaud ni trop frais.

Depuis ce refroidissement, l’hiver arrivait plus tôt qu’avant. La fermentation alcoolique n’était pas complètement terminée mais s’arrêtait quand-même. Quand le printemps reprenait, les levures recommençait leur fermentation interrompue. Ces deux mi-temps fonctionnaient comme deux fermentations alcooliques, la recette même d’un vin mousseux. Le processus n’était pas connu et encore moins compris. La deuxième fermentation resta pour un moment le résultat malheureux du refroidissement climatique. Un défaut de la production.

Il y avait peu de bulles en comparaison avec les 6 bars qu’on trouve à l’intérieur d’une bouteille de champagne d’aujourd’hui. Mais la sensation picotante était neuve et pas appreciée tout de suite.

La mode changea quelques décennies plus tard. À partir des années 1710, les cercles chics et royaux découvrirent cette nouveauté et l’apprécièrent pour ses bulles. Dans le même temps, le vin fut connu sous le nom de sa région: la Champagne.

Ainsi fut le début d’un développement dont l’objectif était de créer des champagnes encore meilleurs, encore plus élégants. Un challenge, qui reste car aujourd’hui, 300 ans plus tard, les producteurs de champagne cherchent encore à s’approcher de ce graal sacré : la création du champagne ultime.

Sollissime est un blanc de blancs, élaboré avec des Chardonnays de vieilles vignes des années 1960 dans 2 lieudits à Soulières. 3.000 bouteilles seulement, le premier lot de 1.000 bouteilles est dosé à 5 g/l. Les 2.000 bouteilles suivantes restent d…

Sollissime est un blanc de blancs, élaboré avec des Chardonnays de vieilles vignes des années 1960 dans 2 lieudits à Soulières. 3.000 bouteilles seulement, le premier lot de 1.000 bouteilles est dosé à 5 g/l. Les 2.000 bouteilles suivantes restent dans la cave pour continuer leur vieillissement en toute tranquilité.

La définition d’un champagne classique au départ était un vin mousseux, assemblé de plusieurs cépages, plusieurs crus et plusieurs années et d’un même goût tous les ans, à peu pres.

Cette recette a fêté ses 300 ans.

Depuis quelques décennies le climat est en train de changer encore une fois. Forcément, ces changements vont apporter des challenges imprévisibles.

Le rechauffement climatique et des nouveaux champagnes

Les températures moyennes en Champagne montent. Ce sont des faits qui ont a pu être mesurés pendant les dernières décennies. La signification est facile à comprendre : Un temps plus chaud entraîne des vendanges plus précoces, des hivers plus doux, des cycles végétaux plys courts et cetera. Mais la possibilité de cueillir des grappes plus matures aussi.

Ceci explique pourqoui, chez Tange-Gérard, nous avons également un gain au changement.

Nous cutivons des grappes meilleures, plus matures avec lesquelles nous sommes capables d’élaborer nos propres vins mono crus plus facilement. Ils ont un goût unique chaque année donc cela change l’idée classique d’un champagne. Pour un très petit domaine comme le nôtre, c’est pratiquement le seul moyen de produire nos vins.

Mais les températures plus chaudes nous challengent aussi. Les saisons, par exemple, n’arrivent pas aux mêmes dates et se comportent différement.

Ainsi, nous sommes obligés d’apprendre ou d’inventer des méthodes nouvelles au fil de l’eau.

Comment cultiver les vignes, travailler le sol sous un soleil plus abondant. Comment l’acidité n’est plus notre “droit de naissance” en Champagne mais restera une qualité décisive pour le vin. Avec les chaleurs estivales, l’acidité est devenue une qualité qui se travaille avec des méthodes novatrices comme le travail du sol (travail superficiel) et des couverts végétaux. D’autres idées vont se joindre.

Plus de changements, encore des challenges.

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L’idée de notre rencontre du 26 février 2020 à Nordre Toldbod 23 , Copenhague, était surtout de présenter notre résultat de ces changements, ces challenges. Avec beaucoup de fierté.

Et de savourer et de partager un tout petit bout de notre vie avec vous bien-sûr.

Le Champagne est fait pour illuminer et faire de la journée un moment mémorable.

Mais d’après nous, le plus important reste de diffuser une couche solide de cette poussière magique que possède le champagne sur votre quotidien comme le nôtre.

En ce cas, champagne reste la bonne réponse.

 



Solveig Tange